Du 20 novembre au 3 décembre 2024
DAHOMEY
Documentaire de MATI DIOP
Bénin-France-Sénégal, sortie le 11/09/ 2024, 1h08 Ours d’Or à la Berlinale 2024
Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi…
Du fond des couloirs du Musée du Quai-Branly qu’il s’apprête enfin à quitter, « 26 » nous raconte son retour au pays. Il est l’un des vingt-six tésors royaux que la France, dans sa « mansuétude condescendante », rend au Bénin.
Du fond de sa boîte (belle idée de caméra subjective au moment où celle-ci, tel un sarcophage, se referme sur le « narrateur »), « 26 », de sa voix grave et tellurique, raconte dans une prose fiévreuse son retour vers la terre de ses ancêtres.
Entre les fastes cérémoniaux, les unes de la presse locale et l’effervescence patriotique suscitée, l’autrice de « Mille soleils » et de « Atlantique » nous plonge aussi au cœur d’un débat d’étudiants, jeunes intellectuels n’ayant pas tous la même interprétation de cet événement symbolique.
Un arrière-plan politique dont Mati Diop fait la trame de cette odyssée poétique. De cette réflexion sensorielle et engagée sur le postcolonialisme et ses traces résiduelles émerge une question cruciale : entre l’art muséal et sacralisé, et l’art vivant et contemporain, quelles sont les racines de la culture d’une nation ? Et quelles en sont les véritables forces vives ?
La jeune Franco-Sénégalaise, fille du musicien Wasis Diop, nièce du cinéaste Djibril Diop Mambéty (1945-1998), signe aujourd’hui avec Dahomey son film à tous égards le plus étrange. Court, intense, senti, impur. Le Monde
Autour des œuvres restituées au Bénin par la France, une réflexion profonde sur l’art et la colonisation. Télérama
Poème et pamphlet, documentaire et film fantastique, acte de cinéma puissamment décolonial, "Dahomey" invente un cinéma politique magique. Les Inrockuptibles
Entre la narration et ce débat, Mati Diop relève le principal défi de l'exercice : donner de la substance à cette opération logistique hautement symbolique. L'ingéniosité de sa mise en scène confère toute l'épaisseur nécessaire à l’illustration du grand débat sur la restitution des objets d’art pillés en Afrique lors des conquêtes impérialistes d'un Occident décidant de tout. Franceinfo.Culture
Au-delà du sujet absolument contemporain, c’est la forme qui impressionne. En donnant une voix aux impressionnantes statues, Mati Diop leur redonne une dignité, une force et une existence. Paris Match
En suivant la restitution par la France de vingt-six trésors royaux du Dahomey au Bénin, Mati Diop ("Atlantique") signe un film d’une brièveté inversement proportionnelle à la richesse de son discours. Et signe un passionnant précipité de pensée postcoloniale. Les Fiches du Cinéma
Un documentaire qui traite son sujet avec autant d’intelligence que de poésie. Bande à Part