Du 23 novembre au 6 décembre
FLEE
De JONAS POHER RASMUSSEN
Danemark-France-Norvège-Suède-USA-Zambie-Slovénie-Estonie-Espagne-Italie-Finlande, sortie le 31/08/2022, 1h30 - VOST
9 Nominations et 5 Prix dans les festivals : Prix Meilleur documentaire et meilleur film d’animation au Festival européen d’animation 2021 - 2 Prix et 2 Nominations Cristal du long métrage et prix Fondation Gan à la diffusion au Festival d’Annecy 2021.
Pour la première fois, Amin, 36 ans, un jeune réfugié afghan homosexuel, accepte de raconter son histoire. Allongé les yeux clos sur une table recouverte d’un tissu oriental, il replonge dans son passé, entre l’innocence lumineuse de son enfance à Kaboul dans les années 1980 et les traumatismes de la fuite de sa famille pendant la guerre civile, avant la prise du pouvoir par les Talibans. Après des années de clandestinité en Russie, Amin (un pseudonyme) arrive seul à 16 ans au Danemark, où il rencontre le réalisateur qui devient son ami. Au fil de son récit et des douleurs enfouies, l’émotion resurgit. Aujourd’hui universitaire brillant installé avec son compagnon danois Kasper, le jeune homme confie un secret qu'il cachait depuis vingt ans.
Labellisé Festival de Cannes 2020, Grand Prix à Sundance et à Annecy, récompensé par deux European Film Awards, et nommé à trois Oscars en 2022 – une première : film étranger, film d’animation et film documentaire - Flee cumule d’innombrables honneurs internationaux. Un sacré parcours pour le premier long-métrage à sortir en salle signé Jonas Poher Rasmussen. C’est une œuvre née d’une amitié de plus de vingt ans, entre ce dernier et le héros renommé Amin, dont le premier a voulu enregistrer et partager le récit de vie. C’est un documentaire d’animation, alors que le cinéaste n’était pas familier de cette technique. La réalité du protagoniste a dicté la forme, car celui-ci ne voulait pas apparaître directement à l’image, ni nommer certains personnages. Habitué des témoignages radiophoniques, le réalisateur a appliqué le principe de l’enregistrement sonore à une recréation par le dessin.
L’harmonie du résultat ravit, tant par la portée humaine de ce périple existentiel que par l’accomplissement esthétique, au graphisme moderne et atemporel à la fois. L’équilibre entre les traits précis, les teintes subtiles et les jeux d’ombres et de lumières fonctionne parfaitement.
La confession à la première personne d’Amin, réfugié parti d’Afghanistan en famille et en pleine jeunesse, passé par Moscou, et atterri au Danemark, est bouleversante. Elle se double d’une méticuleuse reconstitution à l’image, au son et au montage. L’incursion d’archives en prises de vues réelles documente l’intrigue et précise le contexte de la trajectoire épique d’Amin, crédité comme coscénariste du film. Tout prend sa source en lui. Ce gamin afghan, dont le père a disparu à l’arrivée des Talibans, a dû avaler de nombreuses couleuvres tout en vivant l’exil, et a dû museler son homosexualité avant de pouvoir s’autoriser à la vivre. Par les mots, le protagoniste reconnecte son présent avec son passé. Pour la première fois aussi, il se raconte... Cette reconquête de soi touche à l’universel, et l’animation n’est en rien un frein à l’empathie.
Un grand récit à suspense, jamais larmoyant et d’une grande pudeur, sur la violence de l'incertitude et du chaos du monde. Première
Construit en équilibre entre flash-back et séances quasi thérapeutiques d’entretiens avec le réalisateur, Flee joue avec différentes formes d’animation, de la plus chatoyante à la plus inquiétante, et s’appuie sur des images d’actualité. Une manière de mieux ancrer dans le réel cette passionnante histoire de trauma et de résilience. Télérama
Ce plan récurrent, visage d’aujourd’hui sur motif d’hier, raconte dans cette métaphore admirable de simplicité la vie d’Amin, qui porte encore les traumatismes de son enfance alors qu’il est devenu professeur à la faculté et vit dans un bel appartement avec son compagnon à Copenhague. Le Monde
Un film d’animation universel qui donne la parole à un migrant, des années après son voyage. Absolument bouleversant, ce film remarqué et multi-récompensé n’est pas seulement un témoignage, c’est une autre manière de voir le monde. A Voir-à-Lire.com