DISSIDENTE
PIER-PHILIPPE CHEVIGNY
Canada-France, sortie le 05/06 /2024, 1h29

À Richelieu, ville industrielle du Québec, Ariane est embauchée dans une usine en tant que traductrice. Elle se rend rapidement compte des conditions de travail déplorables imposées aux ouvriers guatémaltèques. Tiraillée, elle entreprend à ses risques et périls une résistance quotidienne pour lutter contre l’exploitation dont ils sont victimes…

Dissidente : une fiction politique et émouvante sur le sort des travailleurs étrangers exploités au Quebec. Le film était d’abord resté discret, il avait eu ensuite sa première au Festival de Tribeca, une tournée des festivals et de prix, puis «Richelieu »est sorti au Canada… Il sort ce 5 juin en France sous le titre Dissidente.
Cela rappelle les films de Ken Loach, La Promesse des Dardenne aussi : le feu et la glace, l’horreur de l’esclavage contemporain, cette normalité coloniale à domicile, la noirceur d’un Canada dont on ne connaissait pas  ce visage, l’extraction et les exactions. Chaque année, 60 000 migrants viennent ainsi travailler au Québec.

Dans cette histoire écrite « du point de vue des perdants », il y a surtout une actrice et des acteurs incroyables de puissance, une photographie qui rend autant à la noirceur qu’à la lumière, une mise en scène sans cynisme, qui travaille la violence et la dureté autant que la vie qui reste, inviolable et digne.

Peu à peu, Ariane, qui a pourtant beaucoup à y perdre, se dresse contre un système capitaliste dont chacun est à la fois victime et complice : les cols blancs de l’usine, condamnés au silence pour ne pas perdre leur job : le patron, soumis à la loi du marché, aux diktats de ses supérieurs - donc à des rendements délirants. Les ouvriers, avides de prélever leur dîme auprès de compatriotes qu’ils ont fait venir du Guatemala.
Plans-séquences, mise en scène immersive, tension suffocante… Pour réaliser cette fiction quasi documentaire, politique et émouvante, qui a raflé pas mal de prix dans les festivals, le cinéaste a enquêté plus de dix ans.  Ariane Castellanos, formidable actrice, s’engage, elle aussi, corps et biens. Pier-Philippe Chevigny la filme souvent de dos comme si le spectateur était, physiquement, derrière elle.

Prenant de la première à la dernière minute, avec un sens bluffant de l’immersion, Dissidente détaille, sans une once de manichéisme, les rapports de force entre exploités à tous les niveaux de la chaîne économique. Télérama

Le cinéaste canadien Pier-Philippe Chevigny plante sa caméra dans une usine où des ouvriers étrangers sont exploités. Une fiction réaliste et implacable. Les Echos

Un drame prenant, sans concession ni manichéisme. Les Fiches du Cinéma

Pier-Philippe Chevigny livre un premier film choc où des travailleurs étrangers guatémaltèques subissent de plein fouet la violence sociale dans une usine au Québec. L’Humanité