Du 5 au 18 Avril
AFTERSUN
CHARLOTTE WELLS
GB-USA, sortie le 1er février 2023, 1h42 - VOST
4 Prix & 19 Nominations dans les Festivals : Prix du Meilleur réalisateur aux Bafta Awards 2023 – Grand Prix et Prix de la Critique au Festival Américain de Deauville 2022 – et Prix French Touch du Jury à la semaine internationale de la Critique 2022
Avec mélancolie, Sophie se remémore les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant. Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années : qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître ?
«Filme ce que tu connais», conseillait John Cassavetes au jeune Martin Scorsese. L’Anglaise Charlotte Wells le fait, au point que l’on se demande durant les premières minutes d’«Aftersun», son évanescent premier long-métrage : quelle est notre place de spectateur ?
En quoi ces images d’un père précoce, Calum, et de sa fille de 11 ans, Sophie, en séjour en Turquie, devraient-elles nous intéresser ? Rien ne s’y passe d’autre que ce que vit tout un chacun dans un club de vacances : farniente, repas, jeux, karaoké et rencontres sans importance. Elle promène son ennui, il fait du tai-chi.
Quelque chose pourtant sourd dans leurs conversations, dans leurs gestes et regards partagés, dans les images qu’elle vole de lui au Caméscope. Un non-dit, une barrière, et comme un sentiment de perte annoncée, de plus en plus obsédant. «Je ne m’imagine pas à 40ans. Je m’étonne déjà d’être arrivé à 30», lâche Calum au détour d’une discussion avec un prof de plongée tandis que des images de Sophie, adulte, en boîte de nuit, sous la lumière intermittente de stroboscopes, suggèrent l’appartenance du récit au domaine du souvenir et d’une parenthèse entre vie et trépas.
A la fin, le vécu de Sophie est aussi le nôtre. Miracle d’un film qui voit Charlotte Wells, héritière spirituelle de Claire Denis et Sofia Coppola, nous rendre intimes ses sensations mêlées d’enfant prépubère et d’adulte nostalgique de son papa par la grâce de sa mise en scène ultrasensible et d’acteurs plus vrais que nature. Une cinéaste est née, primée à la Semaine de la critique et au Festival de Deauville.
Premier long-métrage de Charlotte Wells, Aftersun s’impose comme l’un des films les plus beaux et complexes de ce début d’année. Une véritable découverte. CinemaTeaser
Aftersun ne se contente pas de mettre en image une collection de souvenirs triés sur le volet : il s’inscrit dans le prolongement d’une mémoire qui ranime à l’envie ce qu’elle souhaite retenir. Critikat.com
Pari réussi. (…) Un film plein de grâce. La Septième Obsession
Tout ce qui aurait pu nous paraître banal devient dans « Aftersun » captivant et profondément touchant. Le Monde
Charlotte Wells réussit un joli film sur la perte des illusions d’une fille sur son père, avec de beaux efforts formels au service d’un duo d’acteurs magnifique. Les Fiches du Cinéma