Du 4 au 17 décembre 2024
MISERICORDE
ALAIN GUIRAUDIE
France, sortie le 16/10/2024 - 1h43
Avec Félix Kysyl, Catherine Frot, Jean-Baptiste Durand, Jacques Develay
Sélection officielle Cannes 2024
L’ambiance du film et son histoire sont susceptibles de troubler un jeune public.
Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue...
Alain Guiraudie, réalisateur, scénariste et écrivain français, né le 15 juillet 1964 à Villefranche de Rouergue (Aveyron). Auparavant, il a réalisé Viens je t’emmène en 2022, Rester vertical en 2016, L’inconnu du lac en 2013, entre autres longs métrages.
« Miséricorde » : polar, amour et tentation dans un petit village ardéchois
Le bon Dieu sans confession. Rarement expression populaire n’aura si parfaitement collé au héros du nouveau film de l’auteur de « l’Inconnu du lac ».
Petite gueule d’ange perdu sur Terre (insaisissable et réjouissant Félix Kysyl), corps discrètement affriolant, Jérémie revient dans le petit village de Saint-Martial, dans la montagne ardéchoise, pour les funérailles de son ancien patron. Son retour ravive les désirs enfouis, libère les interdits et relance la donne de rancœurs jalouses.
Alain Guiraudie organise un jeu persifleur de l’amour et de la tentation auquel tous et toutes céderont dans cette variation du mythe d’Eros et Thanatos où sexe et mort entament un envoûtant pas de deux.
On le sait, le diable se niche dans les détails, et c’est à ce jeu de faux-semblants narquois et d’apparences trompeuses que nous convie Alain Guiraudie.
Le réalisateur entraîne le spectateur, voyeur complice bientôt gagné par la jubilation, dans un dédale narratif délicieusement retors, sorte de polar rural taiseux avec pour point de départ une disparition mystérieuse.
Deux gendarmes dépassés sur lesquels nous avons toujours une longueur d’avance mènent l’enquête. On se délecte de cette ronde macabre et sardonique où un curé peu honteux de ses désirs nullement coupables (mais proscrits par ses autorités ecclésiastiques) viendra en aide à l’objet de sa passion impossible.
Plongée dans un univers qui est trop rarement le sien, Catherine Frot étincelle de fausse candeur et de vraie malice dans un rôle de veuve troublée par son jeune colocataire. Absence de morale, de jugement…
Le plaisir pris par Guiraudie à orchestrer ce thriller érotisé se ressent dans sa mise en scène, à la fois escarpée et voluptueuse.
Alain Guiraudie aborde tous ces sujets sérieux avec un regard décalé réjouissant, nous rappelant que certains recoins de l'âme sont voués, et c'est heureux, à demeurer mystérieux. Franceinfo.Culture
Alain Guiraudie nous tient en déséquilibre, nous éblouissant au rebord du noir le plus profond. Conte macabre, "Miséricorde" est aussi une comédie noire, où le mystère s'insinue en lieu de tension dans les corps. Culturopoing.com
Alain Guiraudie opère ici une greffe inouïe entre la tragédie et le burlesque, entre la gravité du scénario criminel et la banalité des corps qui l’incarnent, entre le poids de la culpabilité et la trivialité des élans quotidiens. Le Monde
Une valse des interdits menée avec une corruptrice et délectable suavité. La Septième Obsession