

Du 5 au 18 février 2025
ERNEST COLE, PHOTOGRAPHE
Documentaire de RAOUL PECK
USA, sortie le 25/12/2024, 1h46 – VOST
Œil d’or du meilleur documentaire au Festival de Cannes 2024
Ernest Cole, photographe sud-africain, a été le premier à exposer au monde entier les horreurs de l'apartheid. Son livre House of Bondage, publié en 1967 alors qu'il n'avait que 27 ans, l’a conduit à s'exiler à New York et en Europe pour le reste de sa vie, sans jamais retrouver ses repères. Raoul Peck raconte ses errances, ses tourments d’artiste et sa colère au quotidien, face au silence ou à la complicité du monde occidental devant les horreurs du régime de l’Apartheid…
Le cinéaste Haïtien rend un hommage inspiré à l’un des plus grands photographes du XXe siècle. Depuis ses début, Raoul Peck n’a cessé de ressusciter une parole noire déniée, interdite et effacée par le pouvoir blanc. « Je fais des films pour recréer une mémoire et développer une narration différente de l’histoire académique », dit-il. Dans ERNEST COLE, photographe, l’auteur de « I Am Not your Negro » fait « parler» Ernest Cole en composant, à partir d’entretiens avec ses proches et de textes laissés par l’artiste, une sorte de journal intime d’une intensité rare. Longtemps considérés comme perdus mais retrouvés en 2017 en Suède, les clichés inédits de Cole sont la pièce motrice du travail de Peck. En isolant des détails, il enquête sur l’image, mettant en lumière sa puissance esthétique et politique. «Dans toutes les photos de Cole, un personnage nous regarde. J’adore aller chercher le récit dans la photo. Qui est observateur ? Qui est Acteur? Qui est Victime ?»
Né en Afrique du Sud, Ernest Cole commence sa carrière comme employé de ménage dans un studio photo. Autodidacte, il se met à photographier sa communauté noire alors sous le joug de l’apartheid. Emigré en Europe, puis aux Etats-Unis, il publie en 1967 « House of Bondage », recueil témoignant de la violence subie par les non-blancs dans son pays natal. Le livre fait sensation et lui vaut d’obtenir une bourse pour travailler à New York. Mais le miroir qu’il tend alors au pays de l’Oncle Sam, incapable d’assumer sa réalité ségrégationniste, lui coûte cher. Son travail reste enfoui : l’artiste finira sa vie dans une précarité extrême. Désabusé, seul, il constate le silence complice des démocraties occidentales que le documentaire s’attache à transmettre, à l’aide d’archives, des débats filmés au sein des institutions internationales. À New York, Ernest Cole se découvre prisonnier de son rôle de photographe noir, destiné à photographier la misère de ses semblables : « En Afrique du Sud j’avais peur d’être arrêté, dans le sud de l’Amérique, j’avais peur d’être tué. »
Le documentaire admirable et déchirant de Raoul Peck est comme le pendant tragique de son portrait de James Baldwin : un film sur un loser génial qui aurait dû devenir riche et célèbre. Les Inrockuptibles
Un film passionnant où les clichés d’Ernest Cole semblent s’animer sous nos yeux. L’Humanité
Documentaire d’une puissance inouïe, ERNEST COLE, PHOTOGRAPHE relie l’histoire d’un homme à celle de tous les hommes victimes des inégalités et des exclusions d’hier et d’aujourd’hui. Dédié à tous ceux morts en exil, il fait écho, sans appel et sans complaisance, à la voix de l’artiste. https://www.madinin-art.net/
Un grand documentaire, justement récompensé de L’Œil d’or lors du dernier Festival de Cannes. Paris Match