Du 17 au 30 Mai
LE BLEU DU CAFTAN
MARYAM TOUZANI
France-Maroc-Belgique-Danemark, sortie le 22/03/2023, 2h02 - VOST
2 Prix & 6 Nominations au Festival Francophone d’Angoulême 2022 + 6 Nominations à Cannes 2022
Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d’Halim : son homosexualité qu’il a appris à taire. La maladie de Mina - en récidive d’un cancer - et l’arrivée d’un jeune apprenti, Youssef, vont bouleverser cet équilibre. Unis dans leur amour, les personnages vont s’entraider pour affronter leurs peurs…
Tandis qu’Halim prépare le tissu de la tunique luxueuse dont la conception rythmera tout le récit, le couturier explique à son élève l’importance de la marge entre la ligne de découpe et le patron du vêtement : c’est « le centimètre du mâalem » (le maître artisan), qui fait la différence entre une création exceptionnelle et les produits standardisés des usines.
Le film de Maryam Touzani se situe, lui aussi, dans cette bande étroite, et fragile, qui fait les grandes œuvres. Pour rester dans la métaphore couturière, la mise en scène a la précision millimétrée des dentellières pour rendre sensibles, dans des clairs-obscurs délicats, les désirs contraints d’Halim (Saleh Bakri, élégant et subtil), la douleur de Mina (Lubna Azabal, poignante), le trouble de Youssef (Ayoub Missioui, toujours juste). Si les émotions ne s’y expriment qu’avec la plus grande pudeur, Le Bleu du caftan déborde en revanche de sensualité. Pas besoin de scènes érotiques pour cela (les rencontres d’Halim avec ses amants passagers au hammam sont, d’ailleurs, laissées hors champ) : des gros plans de mains caressant un tissu, ou palpant une broderie, suffisent.
Sur un scénario écrit avec Nabil Ayouch (Much Loved), Maryam Touzani filme avec pudeur un couple solide que l’attirance de Halim pour son apprenti commence par ébranler avant que Mina, dévorée par la maladie, ne l’accueille.
Un grand film, digne et humain, tout de non-dits et suggestions, décrivant avec tact le quotidien d’un triangle amoureux. Du grand art ! A Voir-à-Lire.com
Maryam Touzani signe, avec son deuxième film, une grande œuvre. Télérama
Ce film sensible confirme le talent et l'audace d'une réalisatrice qui bouscule les tabous de son pays. Les Echos
La comédienne Maryam Touzani repasse derrière la caméra avec l’émouvante histoire d’un triangle amoureux dans la médina de Salé, au Maroc. Beau et sensuel comme le tissu qui donne son nom au film, et merveilleusement incarné par le comédien Saleh Bakri. Les Fiches du Cinéma
Un miracle presque incroyable que ce film qui rend naturelle une histoire singulière, avec une délicatesse hors norme. Le Parisien