

DU 11 AU 24 JUIN 2025
GHOSTLIGHT
KELLY O’SULLIVAN & ALEX THOMPSON
USA, sortie le 30/04/2025, 1h55 - VOST
Dan travaille sur des chantiers de voirie à Chicago et ses environs. Un peu par hasard, et à l’insu de sa famille, il intègre une troupe de théâtre amateur qui met en scène Roméo et Juliette. Peu à peu, la tragédie qui se monte sur scène commence à lui renvoyer le reflet de sa propre vie…
Jouer une tragédie, pour en surmonter une autre, bien réelle, c’est l’aventure intime et poignante de Dan et de sa famille rongée par le deuil, dans ce délicat film indépendant qui traite ses personnages et son sujet avec la même sensible pudeur. La preuve : rien n’est dit, au départ, de ce qui hante le héros taiseux, sa femme et sa fille adolescente.
De même qu’on ne demande pas à quelqu’un de partager, dès la première rencontre, ses plus grandes douleurs, le récit approche Dan avec précaution. De sa maison au chantier où il travaille, dans une rue de Chicago, les réalisateurs prennent le temps de brosser par petites touches quotidiennes le portrait juste et touchant, d’un homme enfermé à double tour dans son mystérieux chagrin. Dan ne veut pas parler de « ça », jamais, même avec ses proches.
Si le cinéma britannique, de Mike Leigh à Ken Loach, sait superbement regarder les laissés-pour-compte du monde prolétaire, c’est moins le cas des productions américaines, peu sensibles à ces existences déclassées.
La première qualité de cette fiction à l’humour tendre et acide est de rendre à ces ignorés la dignité qui leur est due. Sous la caméra dénuée de toute trace de commisération des deux cinéastes (premier film ensemble), l’homme va briser sa chrysalide et reconquérir le sens de sa vie. Les vers de Shakespeare et l’intrigue de Roméo et Juliette vont réveiller ce bel endormi.
Une découverte.
Délicat et attachant. Télérama
Aucun effet de grandeur ici, mais "de la beauté là où il n’y en a plus", oui. A Voir-à-Lire.com
Ghostlight est une ode au théâtre et plus largement à l’art comme un vecteur de reconstruction des âmes alors que la tristesse semblait avoir recouvert de son long manteau tout forme d’espérance. Le tout en faisant fi de toute cérébralité, en épousant simplement la manière spontanée dont ce couple et leur fille reçoivent cette pièce. En plein cœur. Première
Cette fiction prend le temps de regarder toutes celles et tous ceux que le cinéma américain ignore : tous ces écartés d’un rêve frelaté tombant en lambeaux. L’empathie naturelle des deux cinéastes, jamais misérabilistes et toujours au niveau de la fierté cabossée de leurs personnages, se traduit dans une mise en scène maîtrisant l’ellipse avec pertinence, évitant ainsi à cette tragédie « banale » de s’embourber dans le mélo. La Septième Obsession