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Du 1er au 14 janvier 2025

GRAND TOUR

Miguel GOMES

France-Italie-Portugal-Allemagne-Japon-Chine, sortie le 27/11/2024,  2h08 - VOST

Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes 2024

Rangoon, Birmanie, 1918. Edward, fonctionnaire de l’Empire britannique, s’enfuit le jour où il devait épouser sa fiancée, Molly. Déterminée à se marier, Molly part à la recherche d’Edward et suit les traces de son Grand Tour à travers l’Asie…

 

A Rangoon au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’homme blanc se prend encore pour un Dieu. Edward un peu moins que les autres, lui qui, effrayé par le spectre de l’engagement, prend la poudre d’escampette la veille de son mariage avec Molly. Voilà comment s’improvise son « grand tour » à lui, à rebours du voyage initiatique pratiqué à l’origine par l’aristocratie anglaise – le film s’inspire librement d’un extrait d’Un gentleman en Asie, journal de bord de Somerset Maugham. Son errance va se prolonger à cause de la pugnacité de sa promise : désireuse de le rejoindre, elle le piste, toujours sur ses talons, tandis que lui s’empresse de remettre les voiles, visant en toute hâte d’autres horizons.

Chacun vit sa course-poursuite à son aune : Molly finit par tracer sa propre voie, caresse même l’ambition de prendre racine dans cet empire déclinant, quand Edward, au contraire, semble s’y dissoudre au fil de sa déambulation. Avant cela, l’un et l’autre éprouvent à tour de rôle la touffeur de la jungle thaïlandaise, l’agitation d’un bouge de Singapour ou le brouhaha tropical d’une bambouseraie chinoise, panaché de visions fiévreuses, saisies dans un noir et blanc sublime par Miguel Gomes (prix de la mise en scène à Cannes), dont les qualités de styliste n’ont pas faibli depuis son remarquable Tabou (2012).

Dans ce chassé-croisé amoureux modelé par l’espace et les contretemps, le cinéaste installe ici un curieux dispositif : accoler aux images de son Asie vintage reconstituée celles du continent d’aujourd’hui, constellation d’instants hypnotiques arrachés au réel mais marqués le plus souvent du sceau de l’onirisme et de l’immuabilité. Ballet de scooters, acrobates de fêtes foraines, chorégraphies endiablées de marionnettes émergeant du noir profond…

Comment interpréter cette drôle d’incursion dans l’échappée d’Edward et de Molly ? C’est sans doute pour Miguel Gomes une manière de regarder les richesses d’un monde que ces amants contrariés traversent sans rien voir, et de cristalliser ces personnages comme les fantômes d’un passé rendu volatil par la magie du cinéma.

 

Exigeant, hypnotique et somptueux. CinémaTeaser

 

"Grand tour" revivifie la force du cinéma des origines, dans la sincérité de sa cinématographie, vecteur d'émotions plastiques et sentimentales. Grand film. Franceinfo.Culture

 

Gomes filme magistralement la libération des croyances, le désapprentissage de l’amour individuel, ce détachement du carcan occidental par l’observation et l’écoute, la défection de l’égoïsme pour l’amour du pluralisme. Culturopoing.com

 

Un Miguel Gomes fascinant qui marie des structures expérimentales à un mélo plein de rêveries. Il déconstruit avec douceur le colonialisme et fait ainsi sentir tout en finesse l’écœurante fascination, vers 1910, pour les stéréotypes qu’il fabriquait. Les Fiches du Cinéma

 

Une insolite épopée romantique. Télérama

 

Comme ça, pour voir, Miguel Gomes provoque des idées comme pour vérifier ce qu’il est possible de faire avec le cinéma. Il le fait avec ce sens de l’humour quasi-indécodable, ou cette drôle de gravité qui n’en est pas, toujours cette sensation d’émoi à l’ouvrage. Libération

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