Du 1er au 14 janvier 2025
LENI RIEFENSTAHL, LA LUMIERE ET LES OMBRES
ANDRES VEIEL
Allemagne, sortie le 27/11/2024, 1h55 - VOST
Elle a été actrice, monteuse, réalisatrice. Elle a créé des images iconiques. Elle a été proche du régime nazi. Qui était réellement Helene Riefenstahl, dite "Leni" ? Une opportuniste ? Une manipulatrice ? Une visionnaire ? Désormais accessibles, ses archives personnelles la révèlent enfin dans toute sa complexité, son ambiguïté…
Vingt ans après sa mort, Leni Riefenstahl demeure l’incarnation emblématique de l’aveuglement des artistes face à la politique. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à sa disparition, en 2003, à l’âge de 101 ans, la cinéaste favorite de Joseph Goebbels n’a cessé de minimiser son rôle dans la propagation du nazisme. Si elle a magnifié les grands-messes hitlériennes du congrès de Nuremberg dans Le Triomphe de la volonté (1935), c’est parce qu’elle n’avait pas le choix – ordre du Führer lui-même. De toute façon, assurait-elle, la politique était « à l’opposé » de ce qui l’avait « animée » et « fascinée » toute sa vie : « l’art ». Le captivant documentaire d’Andres Veiel, fait émerger une vérité plus complexe, pas à pas et multiples preuves à l’appui : la fascination de frau Riefenstahl pour le IIIᵉ Reich n’était pas seulement esthétique mais idéologique.
Le réalisateur allemand, accompagné de la journaliste Sandra Maischberger, a été le premier à avoir accès aux archives de l’ancienne danseuse et actrice.
Sept cents caisses bien remplies constituent la matière première de ce portrait biographique décapant, d’une ambitieuse manipulatrice, éduquée à la dure et violentée par son père, et sémiologie d’une esthétique et d’un langage d’obédience fasciste dont les échos avec aujourd’hui font froid dans le dos.
Sorte d’étude pour un impossible portrait de Leni Riefenstahl, ce film plonge dans un impressionnant fond d’archives tout en revenant sans cesse buter sur l’opacité verrouillée du visage de la cinéaste. Une œuvre assez vertigineuse. Les Fiches du Cinéma
Ce documentaire à charge, porté par un travail d’archives impressionnant, nous montre comment la cinéaste a essayé tout au long de sa longue vie (101 ans) d’affirmer qu’elle ne voyait dans ses fonctions « que du travail et rien d’autre ». Première
Leni Riefenstahl reste peut-être la plus grande cinéaste de l’avant-guerre, mais elle fut bel et bien une nazie convaincue, puis une vieille dame indigne, incapable à jamais d’assumer l’étendue de ses fourvoiements. Positif
Fascinant et intelligemment mené, le documentaire d’Andres Veiel éclaire l’une des personnalités les plus controversées du XXe siècle. Les Inrockuptibles