

DU 11 AU 24 JUIN 2025
LA CHAMBRE DE MARIANA
EMMANUEL FINKIEL
France-Belgique-Hongrie-Israel-Portugal, sortie le 23/04/2025, 2h11
VOST (français-ukrainien)
Avec Mélanie Thierry, Artem Kyryk, Julia Goldberg...
1943, Ukraine, Hugo a 12 ans. Pour le sauver de la déportation, sa mère le confie à son amie d’enfance Mariana, une prostituée qui vit dans une maison close à la sortie de la ville. Caché dans le placard de la chambre de Mariana, toute son existence est suspendue aux bruits qui l’entourent et aux scènes qu’il devine à travers la cloison…
Un homme guide une femme et un garçon, une valise à la main, dans les égouts, puis les abandonne au seuil de l’obscurité en leur souhaitant « Bonne chance ». La scène d’ouverture, puissamment symbolique, de « La Chambre de Mariana » évoque la traversée du Styx. Mais les apparences sont trompeuses. Car si la mère et son jeune fils en fuite semblent disparaître dans le noir, c’est pour mieux ressurgir au détour d’une rue déserte, dans la nuit à peine éclairée. Comme si, en un saisissant raccord de montage, Emmanuel Finkiel annonçait le mouvement général de son film : des ténèbres les plus absolues vers le début de la lumière…
Qu’un tel film sorte après être resté un an dans les tiroirs, dans la vaine attente des honneurs d’un grand festival, est une gabegie qu’aucune raison ne saurait justifier. La rudesse de son sujet méritait une belle vitrine de lancement dont il a été privé.
Soyez donc prévenus : La Chambre de Mariana est grand. En adaptant le roman d’Aharon Appelfeld, Emmanuel Finkiel poursuit son travail de reconstruction d’une mémoire de la Shoah qui, du documentaire Voyages à aujourd’hui en passant par La Douleur (tiré de Marguerite Duras), adopte une forme de plus en plus romanesque à mesure qu’il remonte aux racines du mal.
De moins en moins Lanzmann, de plus en plus Spielberg. Cette puissance de la fiction, Mélanie Thierry l’incarne à elle seule, renversante Mariana qu’elle interprète en ukrainien et jusqu’au bout des ongles. Elle est la chair du récit.
Après « Voyages » et « La Douleur », le cinéaste évoque une nouvelle fois la Shoah. Interprété par Mélanie Thierry dans l'un des plus beaux rôles de sa carrière, ce film s'impose comme une réussite majeure. Les Echos
Deux histoires si personnelles qui se rencontrent et nous terrassent en beauté, tandis qu’en Ukraine grondent à nouveau les bruits de la guerre. La Voix du Nord
A partir du texte d’Aharon Appelfeld, Finkiel signe un film à la fois âpre et romanesque dont la précision créait une tension avec les pulsations aléatoires du chaos. Puissant. Première
Mélanie Thierry est prodigieuse dans ce film audacieux et bouleversant. Télérama
Emmanuel Finkiel adopte le regard de l’enfant, sa vision tronquée, son hypervigilance auditive. Ce qui n’est pas vu est entendu, dans un travail impressionnant sur la perception. Le Dauphiné Libéré
Un grand film terrible et beau. Bande à Part