Du 22 mai au 4 juin 2024
L’AFFAIRE ABEL TREM
GABOR REISZ
Hongrie-Slovaquie, sortie le 27/03/2024, 2h07 – VOST
Prix Orrizonti à la Mostra de Venise 2023
Tout public
C’est la fin de l’année scolaire à Budapest. Recalé à son oral d’histoire, Abel décide de mentir à ses parents sur les raisons de son échec et déclenche alors, malgré lui, un scandale politico-médiatique…
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. C’est l’âge d’Abel Trem, qui s’apprête à passer le bac et dont la copine en pince pour un de leurs professeurs. Ce dernier, lors de l’oral d’histoire, remarque la cocarde que porte Abel, muet durant tout l’examen. De retour chez lui, le cancre explique son échec par le mépris du prof, devenu disqualifiant dès lors qu’il a repéré son pin’s patriotique. Le père, ex-communiste passé à l’autre extrême, bout de rage contre ce « traître gauchiste », une jeune journaliste en quête de reconnaissance s’empare de l’histoire, la rumeur court, les tensions s’exacerbent, et le scandale devient national.
Bienvenue au pays de Viktor Orbán, contre lequel le réalisateur Gábor Reisz, 44 ans, déborde d’une saine colère. Tourné à l’arrache, en longs plans à la caméra portée, son film décortique l’affaire – fictive mais inspirée de faits d’actualité – en additionnant les points de vue façon « Rashomon » de Kurosawa, ne condamne ni ne sauve personne et appuie parfois sa démonstration sur l’impasse politique d’une société hongroise rongée par le populisme réactionnaire, qui étouffe sa jeunesse.
Dans sa manière de la saisir et dans la vérité de ses personnages, il y a du Joachim Trier : «Oslo, 31 août, Julie en 12 chapitres. En plus fauché, moins branché mais prometteur...
Un grand film sur la propagation de la rumeur. Ouest France
Une satire réjouissante des névroses de la société hongroise et, partant, des ravages du poison distillé par les extrémismes et les excès d’une certaine presse sans éthique. Un régal ! A Voir-à-Lire.com
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