FERMER LES YEUX
VICTOR ERICE
Espagne-Argentine, sortie le 16/08/2023, 2h49 - VOST

Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d'un film. Son corps n’est jamais retrouvé et la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé…

Drôle de titre pour un film sur le cinéma. Simple et secret, comme l’art de Victor Erice, 83 ans, auteur rare de quatre longs-métrages, dont le précédent Le Songe de la lumière (prix du Jury à Cannes) date de 1992 ! 
Au centre de Fermer les yeux, le personnage de Miguel Garay - un écrivain qui fut cinéaste le temps d’un film inachevé - est sollicité par une émission de télé pour retrouver son acteur principal, porté disparu depuis vingt-deux ans. De retrouvailles en rencontres, Garay va remonter le cours de sa vie à travers celle du comédien évaporé.
Dans Le Songe de la lumière, Erice retraçait la quête de la lumière idéale par un peintre. Ici, il raconte celle, par un alter ego fictif, d’une mémoire qui disparaît si elle n’est pas imprimée ou gravée sur pellicule. Il épure son geste : tout passe par le dialogue et le jeu des acteurs, sans recherche de la belle image ni effet de mise en scène, afin de débusquer la vérité de personnages romanesques et les fantômes du passé. Dans ce film testamentaire, beau comme un réalisateur raté reprenant à la guitare la chanson de Rio Bravo, M. Rifle, My Pony and Me en compagnie de deux vieux pêcheurs, il y a une sagesse, une mélancolie et une pureté du regard qui renvoient aux origines du 7e art et à une émotion primitive de spectateur. « Les miracles au cinéma, y entend-on, c’est fini depuis que Dreyerest mort. » Erice nous prouverait-il le contraire ?

Le vétéran espagnol Victor Erice, 83 ans, signe un film bouleversant sur un cinéaste à la recherche d’un acteur disparu et de son propre passé. Cette fiction magistrale sur la mémoire et l’identité s’impose comme l’une des réussites majeures de l’année 2023. Marianne

Ode magnifique au cinéma, "Fermer les yeux" nous livre l’œuvre crépusculaire et testamentaire d’un artiste aussi rare que radical et son dernier plan, emblématique et poignant, nous hantera longtemps. Culturopoing.com

Innervé par la mélancolie, le récit, qui parle de mémoire, de deuil, de vieillissement et de réparation, tout en proposant une réflexion sur le cinéma, tient son ampleur de son dépouillement absolu qui dit l'essentiel. Le Journal du Dimanche