LA TETE FROIDE

STEPHANE MARCHETTI
France, sortie le 17/01/2024, 1h32

1 Nomination «Premiers RV» au Festival d’Animation d’Angoulême 2023

 

Dans les Alpes enneigées, en plein hiver. Pour boucler ses fins de mois, Marie, 45 ans, trafique des cartouches de cigarettes entre la France et l’Italie avec l’aide de son amant Alex, policier aux frontières. Lorsqu’elle rencontre Souleymane, jeune réfugié, prêt à tout pour rejoindre sa petite sœur, elle s’embarque dans un engrenage bien plus dangereux qu’elle ne l’avait imaginé...

A la rugosité du sujet répond celle du scénario et de la mise en scène. Zéro altruisme chez cette héroïne qui cherche juste à se sortir de la mouise financière qu’illustre la caravane pourrie où elle survit. Aucune histoire d’amour non plus entre elle et le réfugié, tous deux ayant bien autre chose à faire que de se rapprocher affectivement.

Sèche et acérée, la réalisation accompagne impeccablement ce thriller exsangue où l’espoir n’a guère de place.

« Il me semblait, explique Stéphane Marchetti, y avoir les deux faces d’une même thématique autour de ces gens qui s’improvisent passeurs. Ça m’a donné envie de creuser cette dramaturgie autour de personnages qui prennent le risque de faire passer la frontière à des migrants pour de l’argent."

Auteur d’un documentaire sur les migrants : Calais, les enfants de la jungle, le réalisateur explique pourquoi il a voulu faire un film de fiction : "À Calais, j’ai vécu une des expériences les plus difficiles de ma vie. Je me souviens notamment d’un petit Afghan qui errait seul, son père étant parvenu à passer en Angleterre et pas lui. Face à cela, on se sent démuni, on a honte. Mon outil à moi, c’est la caméra, alors j’ai filmé pour témoigner de cette réalité-là. Ces images m’ont longtemps hanté. Je voulais continuer à creuser cette thématique."

Avec "La Tête froide", le documentariste Stéphane Marchetti tresse les notions d’opportunisme et d’altruisme, et signe un premier long-métrage de fiction où tout sonne juste, à commencer par son admirable interprète, Florence Loiret-Caille. Bande à Part

Si l’empathie est évidemment le moteur de tous ceux qui viennent en aide aux migrants en situation irrégulière, le long métrage de Marchetti met en exergue une dimension supplémentaire, son caractère, semble-t-il, irrépressible. Et c'est là que réside l'originalité du propos de "La Tête froide". Franceinfo.Culture

« La Tête froide », premier film de Stéphane Marchetti, aborde la complexité de la question migratoire, avec maestria, adrénaline et justesse. Rolling Stone

Stéphane Marchetti signe une fiction qui frappe par son humilité. Télérama