

Du 9 au 22 Juillet
MARCO, L’ENIGME D’UNE VIE
AITOR ARREGI, JON GARANO
Espagne, sortie le 14/05/2025, 1h41 - VOST
Avec Eduard Fernández…
Enric Marco est le président de l’association des victimes espagnoles de l’Holocauste. À l’approche d’une commémoration, un historien conteste son passé d’ancien déporté. Marco se bat alors pour maintenir sa version alors que les preuves contre lui s’accumulent…
Les réalisateurs Aitor Arregi et Jon Garano ont été fascinés par le personnage d’Enric Marco dès 2005, lorsque son imposture a été révélée au grand public. Dès 2006, ils commencent à travailler sur le projet, mais le développement s’est étalé sur près de deux décennies. Ce long processus a été marqué par plusieurs réorientations (documentaire, docu-fiction, puis finalement fiction pure), illustrant à quel point la complexité morale du personnage rendait l’adaptation délicate.
Les deux réalisateurs y parviennent sous l’influence du livre de Javier Cercas, L’Imposteur, paru en 2014, et grâce à un sens du montage qui décortique cette énigme : pourquoi l’Espagne a voulu voir en cet opportuniste le grand témoin des horreurs nazies que des années de dictature franquiste avaient occultées. Et comment l’obscur mécanicien a construit une fiction de lui-même, poussé par le désir maladif d’être regardé.
Le scénario s’est construit à partir de multiples sources complémentaires : des conversations personnelles avec Marco ; les révélations de l’historien Benito Bermejo, qui a démasqué l’imposture ; les témoignages d’anciens déportés espagnols et de membres de l’association présidée par Marco ; des visites sur les lieux historiques, comme le camp de Flossenbürg.
Les réalisateurs expliquent avoir consciemment ancré leur film dans l’ère contemporaine des fake news et de la post-vérité. Enric Marco, bien avant l'explosion des réseaux sociaux, maîtrisait déjà l’art de "vendre" son récit, en mêlant des faits réels et inventés pour séduire l’opinion publique. Le film met en lumière ce phénomène où le récit émotionnel et spectaculaire prend souvent le pas sur la vérité complexe et nuancée, un mécanisme tristement amplifié par nos sociétés actuelles.
Cette histoire de menteur pathologique sûr de son destin est brillamment mise en scène par le duo Arregi/Garaño. Les Fiches du Cinéma
Dans la peau de l’imposteur, on retrouve l’acteur Eduard Fernández, visage incontournable du cinéma espagnol. Il livre une performance saisissante tant il parvient à nous plonger dans les dédales psychiques de Marco. Ouest France
Sous des dehors académiques, le film multiplie les séquences finement vertigineuses, porté par un interprète incroyable : Eduard Fernández, dont on connaît peu le visage en France et qui, jusqu’au moindre poil de moustache teint au cirage, compose un embobineur hallucinant et — mise en abyme forcément savoureuse —, un grand… comédien. Télérama
[…] les réalisateurs ont l’intelligence de laisser s’exprimer toute l’ironie de la situation sans en rajouter, toute son opacité psychologique sans chercher à l’expliquer, et toute son ambiguïté morale sans porter de jugement. Les Cahiers du Cinéma