top of page
Retour.png
La-prisonnière de B.webp

Du 25 septembre au 8 octobre 2024

LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX
PATRICIA MAZUY
France, sortie le 28/08/2024, 1h48

1 Nomination Longs Métrages à la Quinzaine des Cinéastes 2024


Alma, seule dans sa grande maison en ville, et Mina, jeune mère dans une lointaine banlieue, ont organisé leur vie autour de l’absence de leurs deux maris détenus au même endroit...  A l’occasion d’un parloir, les deux femmes se rencontrent et s’engagent dans une amitié aussi improbable que tumultueuse…


Alma (Isabelle Huppert), bourgeoise fantaisiste qui combat l’ennui à coups de mensonges, visite en prison son mari, coupable d’avoir fauché deux piétons en état d’ivresse. Mina (Hafsia Herzi), mère de deux enfants, trime dans un pressing et fait des heures de trajet pour voir le sien dans les mêmes parloirs. Rien ne les réunit. Si Mina aime son époux, Alma – femme trompée – subit l’emprise du sien. Si Alma a pour elle ses relations, Mina traîne derrière elle les conséquences des actes de son conjoint. Contre toute attente, Alma prend pourtant Mina sous sa protection, lui trouve un job et l’héberge dans sa belle demeure ceinte de barres d’immeubles et décorée de toiles de prix.
Auteure marxisante à la filmographie libre et emballante, Patricia Mazuy signe un film sur la lutte des classes, ces classes que rien, jamais, ne saurait abolir. Car, peu à peu, les deux femmes voient leur fragile cohabitation grignotée par leurs positions dominante/dominée. Comme lors de cette soirée où, victimes de leurs préjugés, les invités d’Alma prennent Mina pour l’employée de maison.
Et puis il y a les hommes – autre visage de la domination –, dont la réalisatrice a si bien dépeint la reconduction de la violence dans l’oppressant « Bowling Saturne », son précédent long-métrage, et dont Mina va aider Alma à s’affranchir.
La cinéaste de « Saint-Cyr » mène toujours le jeu là où on ne l’attend pas, à sa façon, déroutante et ludique. Elle confie ici à Isabelle Huppert le soin de tirer Alma, personnage rétif au réel, enfermée dans un amour tari et un manoir trop grand pour elle, vers une comédie discordante où les antagonismes larvés s’expriment sans le moindre manichéisme. Que se prend-on ? Que se donne-t-on ?
Mina s’en sortira par une trahison, prouvant ainsi le bien-fondé des a priori d’Alma ; Alma, par la fuite, confirmant ainsi leur impossible conciliation dans cette très politique « Prisonnière de Bordeaux » écrite par Patricia Mazuy avec Pierre Courrège et François Bégaudeau.


Deux femmes de milieux sociaux différents, et dont les maris sont incarcérés, se rencontrent. Une mise en scène superbe, aux échos chabroliens. Télérama

Isabelle Huppert et Hafsia Herzi incarnent ces amies improbables avec une facilité déconcertante. La douceur qui s'en dégage irradie. Franceinfo.Culture

La relation des deux femmes consistera ainsi à confronter deux « économies » du mensonge : l’une bourgeoise, qui déguise la réalité, l’autre prolétaire, qui procède d’une logique de survie. Ainsi le film s’oriente-t-il vers un magnifique retournement, une qualification positive de l’idée de trahison. Le Monde

La Prisonnière de Bordeaux est un cocktail réjouissant de polar politique, de psychologie et de romanesque. Public

noir_progressif.png
bottom of page