

DU 28 MAI AU 10 JUIN 2025
REINE MÈRE
MANELE LABIDI
France-Belgique, sortie le 12/03/2025, 1h33 – VOST arabe-français
Amel est un personnage haut en couleur. Elle a du tempérament, de l’ambition pour ses deux filles et une haute estime d’elle-même, et forme avec Amor un couple passionné et explosif. Malgré les difficultés financières, elle compte bien ne pas quitter les beaux quartiers. Mais la famille est bientôt menacée de perdre son appartement tandis que Mouna, l’aînée des deux filles, se met à avoir d’étranges visions de Charles Martel après avoir appris qu’il avait arrêté les Arabes à Poitiers en 732… Amel n’a plus le choix : elle va devoir se réinventer !
Dans les années 1990, en pleine affaire Omar m’a tuer et alors qu’éclate la première Guerre du Golfe et que le « bruit et l’odeur » de Jacques Chirac fait la une, Amel et Amor, elle tunisienne, lui algérien, tous deux très amoureux, sont venus en France pour s’établir professionnellement et fonder une famille.
Elle forme un couple explosif avec son mari d’origine algérienne qui cumule les emplois, pendant que sa fille aînée, Mouna, se retrouve avec… Charles Martel comme ami imaginaire (Damien Bonnard, à fond dans le déguisement)… Lorsqu’ils perdent leur logement et sont obligés de s’exiler à 45 minutes en RER de l’école des enfants, Amel, déjà reine de la mauvaise foi, voit carrément rouge.
Manele Labidi propose avec Reine Mère (son deuxième long métrage après Un divan à Tunis) une chronique familiale enjouée qui n’évite cependant pas de prendre son sujet à bras-le-corps : celui du déclassement entraîné par l’immigration. Elle y oppose deux points de vue, celui résilient d’Amor, joué avec tendresse par Sofiane Zermani, et celui combatif d’Amel, parfaite Camélia Jordana.
Mais plus fort encore, la réalisatrice met en scène le traumatisme de cet exil vers un pays qui ramène systématiquement la notion d’Arabe à ceux que Charles Martel aurait « boutés hors de France ». Elle imagine alors que ce dernier, sous les traits de Damien Bonnard, devient l’ami imaginaire de la fille aînée du couple, Mouna. Par ce procédé fantastique, à la fois amusant et pertinent, Manele Labidi explore la notion d’identité, mais démontre surtout avec habileté que l’Histoire, comme les stéréotypes, ne sont qu'affaires de construction.
Sous ses airs de chronique amusante et amusée, sociale et fantastique, « Reine mère » tape juste et fort sur le traumatisme migratoire et la manipulation des perceptions. Cinéma Teaser
Après "Un divan à Tunis", Manele Labidi frappe fort avec ce regard tendre sur une famille en quête d’intégration dans un pays qui ne le permet pas. Ecran Large
L'histoire peut sembler improbable, mais à l'écran, elle fonctionne et donne même un résultat très séduisant. Femme Actuelle
Un drôle de film, bourré de charme et d’humour. Le Parisien
Un portrait attachant de la France de la fin du siècle dernier porté par une composition explosive de Camélia Jordana. Les Echos
Cette chronique familiale souvent très drôle fait briller Camélia Jordana : face à Sofiane Zermani, version algérienne de Vittorio Gassman, elle irradie de fougue et d’humour. Une reine de comédie. Télérama


