La Vieille qui marchait dans la mer
De Laurent Heynemann et Dominique Roulet
France, sortie le 18/09/1991, 1h30
Avec Jeanne Moreau, Michel Serrault, Luc Thuillier…
César de la meilleure actrice en 1992 pour Jeanne Moreau
Sur une plage de Guadeloupe, Lady M. une vieille aventurière excentrique, se prend d'affection pour Lambert, un jeune plagiste. Avec la complicité de son vieil ami Pompilius, un ancien diplomate roumain, elle initie le jeune homme à leur sport favori : l'arnaque. D'étranges liens se nouent entre le peu scrupuleux Lambert et ce couple pour le moins bizarre…
Fidèle adaptation du célèbre roman de San-Antonio, La vieille qui marchait dans la mer paru en 1988 au Fleuve Noir, le film est une œuvre décomplexée aux dialogues orduriers savoureux. Les scénaristes, Laurent Heynemann et Dominique Roulet (Poulet au vinaigre, Inspecteur Lavardin) ont gardé la substantifique moelle du roman en conservant notamment des dialogues particulièrement salés.
Le tout est porté par l’interprétation magistrale du duo Moreau / Serrault.
Jeanne Moreau, est tout simplement splendide dans ce rôle de vieille dame extravagante et forte en gueule et Michel Serrault, est parfaitement à sa place dans ce rôle déjanté de vieux diplomate. Ils servent avec délectation les dialogues incongrus de San-Antonio dans cette comédie féroce, dans laquelle rivalisent l'amoralité et la crudité.
Toutefois, si les dialogues sont souvent truculents, le film ne peut se résumer à cela. Il propose effectivement une réflexion assez sombre sur le vieillissement, ainsi que sur la perte d’autonomie progressive des personnes âgées. A une époque où l’on ne parlait pas encore directement de maladie d’Alzheimer, le film aborde ce sujet de manière assez poignante.
Lady M. et Pompilius, souvent pathétiques, parfois sublimes et altruistes nous font rire par leur cynisme féroce et dérisoire qui ne réussit pas à dissimuler la tragédie de la décrépitude.
Les excès des personnages nous entrainent parfois aux frontières du surréalisme. Sens-Critique
Auteur du roman qui donne son titre au film, Frédéric Dard s'est déclaré comblé. Il est vrai que Jeanne Moreau est absolument parfaite dans cet emploi de vieille dame indigne et que Laurent Heynemann s'est montré respectueux de l'intrigue et des personnages. (...). Un portrait haut en couleurs d'une extravagante vierge folle à qui Jeanne Moreau prête les accents d'une ébouriffante technique. La Revue du Cinéma, 1991
En hommage au centenaire de la naissance
de Frédéric Dard/San-Antonio, né le 29 juin 2021
au 75 de la rue de la Libération à Jallieu,
ciné-débat
VENDREDI 10 DECEMBRE 2021 à 19h45
Pour prolonger la soirée et parler à foison de San-Antonio, la projection sera suivie d’une rencontre avec Eric Bouhier, membre de l’Association des Amis de San-Antonio.