
Du 16 Février au 1er Mars 2022


TWIST À BAMAKO
ROBERT GUEDIGUIAN
France, sortie le 5/01/2022, 2h09 – VOST
Avec Alice Da Luz et Stéphane Bak…
1962. Le Mali goûte son indépendance fraîchement acquise et la jeunesse de Bamako danse des nuits entières sur le twist venu de France et d'Amérique. Samba vit corps et âme l'idéal révolutionnaire. C’est en parcourant le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme qu’il tombe amoureux de Lara, jeune femme ayant fui un mariage arrangé. Ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s'éclaircira...
C’est en voyant en 2017 l’exposition des photographies de Malick Sidibé, « Mali Twist », à la Fondation Cartier, que Robert Guédiguian s’est intéressé à la jeunesse du Mali des années 1960.
Avec le co-scénariste Gilles Taurand, il a rassemblé une nombreuse documentation sur le Mali des années 1960. Ils se sont inspirés d’une des photographies les plus connues de Malick Sidibé : « Nous voulions raconter une belle et tragique histoire d’amour pour incarner ce que j’appelle ce "moment communiste", de construction, de fête révolutionnaire où les possibles se heurtent à la contre révolution mais aussi à la tradition et aux coutumes ancestrales. »
Dans les rues de la capitale malienne résonnent les prémices de la révolution socialiste du début des années 1960 : l’émancipation des corps, le goût de la jeunesse pour les danses occidentales, la libération des esprits, qu’une idéologie autocratique finira par broyer.
Le film n’ayant pas pu se faire au Mali en raison du climat politique, c’est au Sénégal que Twist à Bamako a été tourné, en français, avec des répliques en bambara (la langue véhiculaire au Mali).
A la fois politique, romanesque et musical, le film de Guédiguian questionne l’histoire africaine, les saccages du colonialisme et les errements du socialisme.
Un récit exalté et lucide, emporté par une mise en scène qui épouse le mouvement de son héros, ivre de jeunesse et d’absolu.
Derrière cette trame historique, cette piqûre de rappel d’un moment clé pour l’Afrique où toutes les utopies étaient à l’œuvre et ouvraient tous les champs des possibles, on sent poindre chez Robert Guédiguian une once de mélancolie devant un rêve, le socialisme, stoppé net dans son élan. L’Humanité
Touchante histoire d’amour et réflexion politique captivante, le nouveau Guédiguian vaut le détour. Les Fiches du cinéma.
L’équation que forment ici la fête, l’amour et la politique confère au film tout son éclat chaleureux, qui fraie avec la nostalgie. Les grands thèmes qui le traversent sont connus d’avance (la beauté d’une utopie qui s’ébauche, la tragédie de sa mise en échec), mais n’ont rien de théoriques. Tout est corporel, consistant, sensuel, même, dans l’idéal tel que le filme Guédiguian. Libération
Alice Da Luz et Stéphane Bak emportent tout. Ils réinventent l'amour, le désir, redonnent à rêver. Le Point
