

Du 15 AU 28 octobre 2025
CIUDAD SIN SUENO
GUILLERMO GALOE
Espagne-France, sortie 3/092025, 1h 37- VOST
Présenté en avant-première dans la section parallèle de la Semaine de la critique lors du Festival de Cannes 2025, et prix SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) de la Semaine de la critique pour les scénaristes Guillermo Galoe et Víctor Alonso-Berbel.
Toni, un garçon Rom de 15 ans, vit dans le plus grand bidonville illégal d'Europe, en périphérie de Madrid. Fier d'appartenir à sa famille de ferrailleurs, il suit son grand-père partout. Mais à mesure que leur terrain devient la proie des démolisseurs, la famille se divise : lorsque certains choisissent de partir en ville, son grand-père, lui, refuse de quitter leurs terres. Au fil des nuits, Toni doit faire un choix : s’élancer vers un avenir incertain ou s'accrocher au monde de son enfance...
Le film Ciudad sin sueño, qui signifie « La ville sans sommeil » ou « la ville sans rêve », tire son titre d’un poème de Federico Garcia Lorca : un univers qui tient du songe d’une nuit d’été avec ses étrangetés fantasmagoriques.
Pour son premier film, le réalisateur ibérique Guillermo Galoe plonge le spectateur au cœur de la Cañada Real - l'un des plus grand bidonvilles d'Europe situé dans la banlieue de Madrid -à travers le regard de Toni jeune Rom de 15 ans, accompagné de sa chienne Atomica. Le cinéaste propose une véritable odyssée naturaliste, quasi documentaire, dans la vie quotidienne de cette communauté habitant dans des campements de fortune illégaux (régulièrement démolis par les autorités), sans eau vraiment potable ni électricité.
Le récit dépeint sans complaisance les aspirations d'une vie plus moderne et les envies d'évasion de la nouvelle génération, incarnée par Toni, et les deux générations plus âgées et arc-boutées sur la transmission des traditions au cœur d’une vie précaire, entre trafics de ferrailles, régulation du marché de la drogue et courses de lévriers. La mise en scène crue délivre un regard bienveillant sur ce mode de vie et offre également aux jeunes protagonistes des envolées poétiques à travers leurs smartphones, une ouverture d'autres formats de vies plus colorées et joyeuses.
Plus proche du travail de Kiarostami que de celui d’un Ken Loach, ce film d’une grande puissance poétique porte haut son ambition visuelle et narrative.
Une « ville sans sommeil » qui épate par sa maîtrise stylistique et son récit captivant. Une ode à la jeunesse, à la communauté, à l’amitié et à l’envie de vivre. Et la révélation fracassante du réalisateur Guillermo Galoe. Bande à part
« Ciudad sin sueño » n’idéalise pas ce lieu dont le quotidien est noirci par le deal et le manque de moyens. Mais il ne joue pas non plus la carte sombre du misérabilisme social. L’horizon n’est pas bouché. Cahiers du cinéma
Un saisissant récit d'apprentissage entre fable, fiction et réalité. Le Dauphiné Libéré
Un premier film impressionnant, où la beauté luit dans la noirceur. Télérama
Fuyant tout regard misérabiliste, « Ciudad sin sueño » carbure à la chaleur humaine, à ce besoin collectif de s’inventer des rêves, de décoller du réel. Le Monde
Par un récit quasi sociologique, Gillermo Galoe dévoile toute sa tendresse pour une ville sans sommeil à part entière. Et nous convainc. aVoir-aLire.com