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NOSTALGIA

MARIO MARTONE

Italie-France, sortie le 4/01/2023, 1h57 - VOST

Après 40 ans d'absence, Felice retourne dans sa ville natale : Naples. Il redécouvre les lieux, les codes de la ville et un passé qui le ronge…

Martone a le sens de la tragédie : il a mis en scène, à l’Opéra de Paris, «Falstaff» et «Cavalleria Rusticana». Il a signé des films dont les titres, à eux seuls, résument la condition humaine : «L’Amour meurtri», «Théâtre de guerre», «L’Odeur du sang». Ici le metteur en scène capte l’âme d’une ville, traque celle du personnage, et jette sur le chemin des gens étonnants, comme Don Luigi, curé ninja qui se bat contre la Camorra, ou ces marchands de rue, ces matrones dandinantes, ces adolescents fiers. Mario Martone est peut-être au fond, le dernier Romantique. 

Felice (Pierfrancesco Favino) revient sur les lieux de sa jeunesse, dans le quartier de Rione Sanità, criblé de palais sordides, de catacombes, d’ossuaires et d’églises. Là, ce voyageur revenu d’Egypte, devenu musulman, pose les valises après quarante ans d’errance. Remontent en foule les souvenirs : les virées à moto avec Oreste son copain à la vie à la mort, les gambades sur la plage avec les filles, les journées passées avec Aurora, sa maman…

Une ombre, pourtant, se profile : celle d’un voyou devenu le parrain du quartier. Oreste, le pote, est en effet devenu le racketteur, le souverain sombre de cet empire dévoyé. Tandis que Felice se heurte à ces maisons lépreuses, à ces pavés usés par les siècles, à ces murmures qui lui conseillent de foutre le camp, il remâche un crime ancien, dont il fut témoin, acteur, mais pas auteur, et qu’il a besoin de confesser – un reste d’encens catholique? Felice, désormais pieux, ne boit pas mais un soir, enfin, il voit Oreste face à face. Et l’ami d’antan lui demande, en rugissant : «Pourquoi m’as-tu abandonné ? », lui offre du vin, et son cri résonne jusqu’aux cieux, car Oreste s’est senti autrefois trahi par son pote.

 De cette sourde menace, de ce désir de raconter naît un film unique, fragile et impalpable, car - comme le titre l’indique - la nostalgie colore tout : le paysage de la mémoire est sépia, les images du film, terracotta. A la recherche du temps perdu, version italienne : la mort rôde.

Pas un film de mafia, non, mais un film de fantômes, mélancolique, amer et bouleversant, qu’on pourrait facilement ranger à côté de ceux de Clint Eastwood. La Voix du Nord

« Nostalgia », qui balade son romanesque dans la ville parthénopéenne, [...] est une nouvelle preuve de la créativité sans cesse renouvelée d’un des meilleurs cinéastes italiens en activité. Positif

Un film envoûtant aux résonances mystiques. Télérama

Martone ne fait ni un film de mafia ni un memory loss movie. Il place au contraire le curseur sur son personnage, comme un miroir des mutations de la ville. Naples est filmée dans ses matières, dans la couleur de ses murs, dans sa chaleur de vivre, dans sa débrouille et dans son entraide. Culturopoing.com

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