

Samedi 12 avril 2025 à 20h
LE MONTE CHARGE
MARCEL BLUWAL et FREDERIC DARD
France-Italie, sortie le 03/05/1962, 1h30
Avec Robert Hossein, Léa Massari, Robert Dalban…
Après avoir froidement tué son mari, Marthe tente de faire accuser de ce crime, Albert, un ancien détenu fraichement sorti de prison…
Film méconnu, Le monte-charge est un excellent et remarquable film noir à la française. Ce long métrage prend appui sur un scénario classique et concis car épuré de toute digression. L'intrigue, commandée initialement par Henri-Georges Clouzot, est coécrite par l'écrivain Frédéric Dard et par Marcel Bluwal. Clouzot ne donnant finalement pas suite, Marcel Bluwal, auteur de nombreuses réalisations pour la télévision, saisit alors l'opportunité de réaliser son premier film pour le cinéma.
Adapté d'un roman noir de Frédéric Dard, le film est un modèle de récit pervers particulièrement bien mené.
L'histoire prend forme autour de deux individus esseulés : une femme (Léa Massari) séduisante, mystérieuse et manipulatrice et un homme (Robert Hossein) récemment sorti de prison et interdit de séjour dans le département de la Seine. Le pont enjambant le fleuve de même nom sera maintes fois traversé par les protagonistes, renforçant la perception d'un film confiné dans un nombre restreint de lieux où les actions semblent se répéter. Le monte-charge du titre est celui qui permet d'accéder à l'appartement de Léa Massari, lieu central de l'intrigue.
Pionnier de la télévision française, Marcel Bluwal avait signé quelques dramatiques d'anthologie et créé l'une des séries mythiques du petit écran. Marcel Bluwal avait 96 ans lorsqu’il s’est éteint en 2021, et l'une des carrières les plus foisonnantes de la télévision française. Il appartenait à la race des pionniers.
Après la Seconde Guerre Mondiale, il entre à la toute jeune ORTF (Office de Radio-Télévision Française). Puis il se lance dans les dramatiques en direct, un exercice dans lequel il excelle. Son chef-d'oeuvre, Dom Juan ou Le Festin de Pierres d'après Molière avec Michel Piccoli dans le rôle-titre, lui vaut les louanges de la profession et la reconnaissance publique.
En 1962, Bluwal signe un nouveau coup de maître avec Vidocq, une série télévisée portée par Claude Brasseur. Le succès est tel qu'il donnera deux suites à son héros, en 1970 et 1972.
Le cinéma reste pourtant sa première passion. En 1961, des producteurs lui donnent la chance de réaliser son premier long-métrage, Le Monte-Charge avec Robert Hossein et Léa Massari.
Deux plus tard, Bluwal connaît les honneurs d'une sélection cannoise pour Carambolages, une énorme farce acerbe sur l'arrivisme avec de Funès et Jean-Claude Brialy. Etrillé par la critique, boudé par le public, le film restera une blessure profonde pour son réalisateur, qui renouera une dernière fois avec le grand écran en 1999 pour Le Plus beau pays du monde, qui revient sur un épisode méconnu de l'Occupation.


